Un des attraits du crowdfunding est de permettre aux prêteurs / investisseurs / donateurs d'être directement impliqués dans le choix des projets qu'ils financent, au lieu de passer par des fonds d'investissements anonymes de banques ou d'agents de change, qui ne leur communiquent que des ratios financiers, sans les informer réellement sur les entreprises qu'ils financent.

Et cette proximité est tout à fait en accord avec le régionalisme du XXI° siècle, où la région redevient un pôle d'attraction, à taille humaine, entre le département, trop petit, le pays et l'Europe, trop grands et perçus comme des organes de décisions obscurs.

La première plateforme de crowdfunding régionale est bretonne

Il est donc parfaitement logique de voir se développer une plateforme de crowdfunding locale, et tout aussi logique que cette "première" soit située en Bretagne. En effet, la Bretagne est particulièrement attachée à ce mode de financement. Faut-il rappeler que la première commune à faire appel à du crowdlending pour financer un investissement dans une infrastructure locale a été Saint Brieuc, en Bretagne Nord ?

GwenneG, dont le nom à lui seul est un programme (puisque c'est un mot breton signifiant "petit sou", ce nom met l'accent à la fois sur l'aspect breton, mais aussi sur le mode de fonctionnement du crowdfunding, avec cette collecte d'apports individuels de montants relativement modestes, agrégés pour financer des projets importants), GwenneG donc est une platforme exclusivement bretonne, créée en 2015 et qui a déjà collecté près de 800.000 euros répartis sur 43 projets.

Et tout est breton chez GwenneG

En plus de son nom, la plateforme a décidé de créer son site avec l'extension régionale .bzh. Pour la petite histoire, cette extension, lancée en décembre 2014, a connu elle aussi un beau succès avec plus de 4.000 noms de domaines réservés en un trimestre ! Le .bzh était la première extension régionale spécifiquement française (le .eus du pays basque étant à cheval sur la France et l'Espagne).

Si GwenneG accepte tous les types de projets (financement, investissement ou don, et pas de conditions particulières sur l'activité ou le contenu du projet), ceux-ci doivent impérativement être localisés dans un département breton. Mais il s'agit de la Bretagne "historique", celle dont les Ducs avaient érigés un palais à Nantes. En effet, la liste des départements "bretons" qu'on trouve sur le site (35, 22, 29, 56 et 44) est plus vaste que la région administrative, puisqu'elle inclut la Loire-Atlantique, que la réforme récente des régions a laissé en Pays de Loire.

C'est donc avant tout un outil de dynamisation du tissu économique et culturel breton.